4.1. LA NORMALISATION, LA REGLEMENTATION
Il existe 3 normes de thermographie traitant du vocabulaire, des caractérisations et méthodes de caractérisation des caméras thermiques.
Une norme expérimentale avait été rédigée en 1983 pour l'inspection du bâtiment. Elle a été homologuée en 1999, sans que la commission AFNOR n'aie été consultée. C'est la seule norme applicative utilisable : NF EN 13187.
En septembre 2012, il n'existe encore aucune règlementation imposant la thermographie comme technique d'observation et de mesure des températures dans le bâtiment.
4.2. L'EXAMEN THERMOGRAPHIQUE OU DIAGNOSTIC THERMOGRAPHIQUE
"Examen thermographique" est une expression normalisée (mais aujourd'hui on dira plutôt "diagnostic thermographique"). Elle a été proposée par un prestataire de services et a été retenue par la commission de normalisation.
L'examen thermographique se prépare : inventaire des matériels destinés à remplir les tâches prévues sur site, approvisionnement des consommables, charges des batteries, vérification du fonctionnement nominal des appareils...
L'examen thermographique consiste sur site à examiner les scènes avec les yeux et avec la caméra thermique. L'appréciation et la maîtrise de la situation de mesure font partie de l'examen, nous en avons assez parlé.
4.3. LES INTERPRETATIONS
Une fois les constats faits, et que les mesures thermographiques sont valides, que le thermographe est capable d'interpréter les images thermiques en terme de températures, il se peut qu'il faille passer à une phase de vérification des relevés, dès lors que certains résultats surprennent par leurs valeurs : le trop chaud, le trop froid sont à expliquer dans le cadre d'un référentiel soit nominal (défini par l'habitude, l'expérience ou la logique simple), soit précédent (défini par comparaisons successives au cours du temps), soit résultant de la thermique des composants observés (thermique "intuitive" ou largement expliquée techniquement).
On est ainsi passé d'une interprétation thermographique (qui valide les mesures en tant que telles) à un début d'interprétation au sens électrique, mécanique ou thermique ou tout autre. C'est alors le métier de base du thermographe (il est électricien, thermicien, ...) qui prend le relais, soutenu en cela par les personnes du site, aptes elles-mêmes à formuler des interprétations, des justifications aux relevés du thermographe, par leur meilleure connaissance du site et des conditions d'exploitation ddes scènes observées. Le travail se fait en commun, les métiers de chacun concourant, par l'échange, à conforter l'interprétation des relevés.
Puis des résultats et de leurs explications, on passe à l'élaboration des solutions à apporter et de la méthodologie de contrôle.
4.4. LE RAPPORT D'INTERVENTION
Le thermographe émet des rapports d'intervention qu'il est conseillé ou obligatoire (selon les donneurs d'ordres) de rédiger selon les spécifications d'une recommandation professionnelle, par exemple la norme.
Sont consignées dans les rapports les conditions d'intervention mais également les interprétations et l'évaluation des risques des défauts constatés.
Un rapport d'intervention se doit de dépasser largement le cadre de la thermographie.
4.5. CONJONCTURE D'EXPLOITATION ET CONJONCTURE D'INTERVENTION
Les relevés exécutés sont conjoncturels, ils dépendent des conditions présentes d'exploitation. En thermographie du bâtiment, ce sont les conditions internes, gestion temporelle du chauffage, température ambiante interne, répartition du chauffage par pièce, occupation des locaux, utilisation des ouvertures, ventilation, etc...
Dans le cas des déperditions énergétiques, une approche, techniquement plus lourde jusqu'à très complexe, est l'extrapolation des relevés actuels en valeurs annuelles au moyen de la notion des degrés-jours unifiés. A notre stade, laissons celà à la prospective.
Les relevés exécutés sont également conjoncturels, mais en fonction des conditions présentes d'intervention. En thermographie du bâtiment, ce sont les conditions externes : météorologie préalable pendant quelques jours, température ambiante externe, températures d'environnement (ciel, horizon et sol), vent et sa direction, etc...
Le relevé actuel est donc doublement conjoncturel. Il n'est donc pas étonnant de constater que les relevés menés par des prestataires différents, sur les mêmes scènes, ne donnent pas exactement les mêmes résultats d'un jour à l'autre.
4.6. EN CONCLUSION
La thermographie, par sa mise en oeuvre immédiate, son image instantanée et son pouvoir de discrimination dans une scène observée dans sa globalité, est très rapide et non intrusive. Elle ne se suffit pas à elle-même comme nous l'avons vu. Un défaut peut être compris par un thermographe pur, corrigé par un thermographe thermicien, interprété par un entrepreneur ou un architecte : dans la majorité des cas, la pluridisciplinarité est une condition de base pour l'interprétation, la conclusion et la prise de décision.
4.7. POUR EN SAVOIR NETTEMENT PLUS
Rendez-vous sur le Wiki-Thermographie. Vous y trouverez des bases techniques, les textes des conférences du congrès THERMOGRAM', les contributions des scientifiques, etc... Revenez souvent, le wiki se construit chaque jour.